J’apprécie la lenteur. Je savoure toute chose qui prend son temps. Alors vous ne serez pas surpris d’apprendre que mon train préféré est l’un des plus lents au monde, peut-être le dernier train à vapeur en service. Il s’appelle le « Toy Train », il relie Jalpaiguri à Darjeeling en Inde, soit une distance de 80 km en… 8 heures ! Il faut bien qu’il reprenne son souffle pour gravir 2.088 mètres de dénivelé.
ARCHIVE DE février 2010
Hisanori Masuda, designer de théières
J’ai le plaisir de vous présenter mon ami Hisanori Masuda. Hisanori est un fameux designer Japonais qui a créé de très beaux modèles de théières en fonte. Il a exposé dans différents pays du monde (au MoMa, à New York, par exemple), et il enseigne à l’université au Japon. Nous nous connaissons depuis une quinzaine d’années grâce à Kayoko Nishikawa avec laquelle j’ai voyagé à plusieurs reprises dans le nord de l’archipel, notamment dans la province d’Iwate. C’est en effet dans cette région que l’on fabrique les théières en fonte. Encore aujourd’hui elles sont fondues une à une.
Hisanori a également dessiné de très beaux modèles de bouilloires, au design simple, rigoureux et traditionnel à la fois. Les théières Hikime, Chokaku et Natsume sont de parfaites illustrations de son travail.
J’ai retrouvé Hisanori la semaine dernière à Francfort lors du salon Ambiente. Il est venu sur le stand du Palais des Thés et j’ai pu le présenter à notre équipe qui avait hâte de faire sa connaissance. Cette photo a été prise à cette occasion.
Les plantations de thé bordent le Mont Fuji
Les plantations de thé ont beau être nombreuses autour du sommet du Japon, ce n’est pas si facile de trouver un endroit d’où l’on peut voir uniquement un jardin de thé et le Mont Fuji en arrière plan. Il faut tourner en voiture, s’engager dans de petits chemins, faire demi-tour, bref, être patient. Et lorsque l’on touche au but mieux vaut mieux ne pas rêver de solitude : les Japonais sont férus de photographie, vouent un véritable culte à leur volcan fétiche… et ils sont une bonne douzaine autour de moi lorsque je prends cette photo.
Les rangées de théiers à Fuding
L’objectif de mon blog est de vous faire participer à mes voyages. Je passe une grande partie de l’année à visiter des plantations de thé. Les paysages sont souvent magnifiques et les gens que je rencontre très hospitaliers. J’en apprends sans cesse davantage sur le thé.
Ce sont ces paysages, ces gens, ces savoirs que je me propose de partager avec vous, si vous le souhaitez. Ce blog a beaucoup de sens pour moi ; à quoi bon faire un métier de rêve si on ne le partage pas ?
J’aime beaucoup cette photo prise près de Fuding, dans la province du Fujian, en Chine. J’aime le mouvement tranquille des rangées de théiers. Et puis cette belle maison enfouie dans la verdure, sereine. Je n’avais plus envie de partir.
Des couffins suspendus dans les plantations de thé
En Inde, dans les plantations de thé, la garde des nourrissons est organisée. Les bébés sont placés dans des couffins suspendus pendant que leurs mères cueillent les feuilles de thé dans les champs. Le bâtiment n’est pas couvert, il s’agit d’un simple auvent. A tour de rôle une mère s’occupe des petits, les balance au rythme d’une berceuse. Lorsque l’on se promène à pied dans une plantation de thé il n’est pas rare d’entendre leur chant délicat.
Une nurserie pour les jeunes plans de thé
Parfois on n’a même plus besoin d’une graine pour faire un théier, c’est même le cas le plus fréquent. On opère simplement par bouturage en choisissant avec soin l’arbre-mère. On prélève une feuille de thé et quelques centimètres de la tige qui la soutient. On plante le tout dans un sachet fertile. La pousse va grandir et donner naissance à un système racinaire, jusqu’à devenir un vrai théier. L’espace couvert où grandissent ces jeunes plans de thé s’appelle une nurserie. Photo prise à Darjeeling en Inde.
La graine de théier est placée dans un germoir
Revenons-en à notre petite graine de théier. Une fois que le responsable de la plantation a sélectionné les bonnes graines, il va les enfouir dans un germoir, c’est-à-dire dans une poche en plastique remplie d’un mélange de terre et compost. Il placera ses germoirs à l’ombre et attendra deux ans avant de planter son théier en pleine terre. Un an plus tard, c’est-à-dire à l’âge de trois ans, le théier commencera à être récolté.
Plantation de thé dans la brume
Un climat trop sec, un ensoleillement trop fort déplaisent au théier. C’est pourquoi on rencontre souvent des paysages de brume dans les régions où il pousse. En quelques minutes le temps change, la crête de la colline se dissipe, la silhouette des arbres s’estompe, la température tombe et l’on se retrouve en plein milieu d’un nuage comme ici, à Thiashola, une magnifique plantation de thé du sud de l’Inde.
Le thé a besoin de soins délicats
Des fleurs, des graines, c’est bien, mais pour faire du thé il ne faut pas que cela. Il faut aussi des soins délicats, de la patience, de l’observation et beaucoup de présence. De l’amour en quelque sorte. C’est un peu comme un blog, tous les jours il faut s’en occuper, lui sourire, avoir plaisir à lui donner de son temps. Voici justement des cueilleuses de thé en conversation avec leurs théiers. Elles habitent à quelques centaines de mètres de là et connaissent le moindre recoin de la parcelle. Elles connaissent chaque théier, ses forces et ses faiblesses. Elles sont concentrées et ne se laissent pas distraire par le photographe. Photo prise à Puttabong, une plantation de thé de Darjeeling (Inde).