ARCHIVE DE octobre 2023

Jour de grève

27 octobre 2023
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Aujourd’hui, veille de la plus grande fête religieuse de l’État du Bengale-Occidental, le personnel de cette plantation située dans les Dooars est en grève. Sa revendication : une prime annuelle en hausse, qui permettra à chacun d’acheter des cadeaux pour toute la famille, les amis. Cette prime représente ici une partie significative du salaire annuel. Les théiers ont fière allure en soutien des sacs et des ombrelles. Quelques heures plus tard, ayant obtenu satisfaction, chacun retrouve ses affaires et la cueillette reprend.

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Le thé nous façonne

20 octobre 2023
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Hier, j’ai longuement conversé avec Jeewan Prakash Gurung, l’un des plus anciens planteurs de Darjeeling. Il a passé 48 ans dans le thé, un record ! Il m’a reçu dans sa plantation de Seeyok et entre deux dégustations, nous avons parlé jusqu’à la nuit tombée. Ses mots sont forts et ils me touchent : « Le thé n’est pas un produit, c’est une culture !». Et sa fierté, en parlant de lui-même et de ses collègues planteurs, Jeewan Prakash l’exprime ainsi : « Je suis fier des thés de Darjeeling, ce sont eux qui font ce que nous sommes aujourd’hui. ». Sur la route en lacet qui me ramenait à Mirik, contemplant par la vitre grande ouverte de la Jeep ces montagnes enveloppées de brume et de nuit, j’ai repensé à ces mots et j’ai compris quelque chose d’important : certaines personnes se contentent de faire du thé, de façonner les feuilles de thé, tandis que d’autres, c’est le thé lui-même qui les a façonnées et qui a fini par les rendre telles qu’elles sont aujourd’hui. Cela m’a fait bien sûr penser à la célèbre phrase de Nicolas Bouvier, On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait… 

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Paisible ryokan

13 octobre 2023
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Chacun trouve son bonheur où il veut et le mien j’en jouis pleinement au contact de la nature, dans des lieux habités par le silence. La foule m’amuse un moment et au Japon, après avoir fait une nouvelle fois l’expérience de l’invraisemblable cohue qui s’entrechoque avec celle qui vient d’en face, au fameux carrefour de Shibuya, rien ne me plaît davantage que de me retrouver loin de la ville, dans une vieille demeure transformée en auberge, un ryokan. Et là, au milieu de nulle part, sensible au moindre murmure comme aux matières qui m’entourent et parmi elles, le bois, la paille de riz, la pierre, je me dissous dans le paysage et je trouve ma place parmi les arbres, le souffle du vent, le murmure de l’eau. Un bol de thé à la main, je ferme les yeux et déguste avec lenteur l’infusion à la fois puissante et végétale. Je reste alors entièrement concentré sur le moment présent. Je bois du thé pour oublier le bruit du monde, chantait Lu Yu, le Fou de thé, comme on le surnomme encore, et auteur du « Classique du thé ».

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Le marché aux feuilles

6 octobre 2023
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Au Japon, il existe des marchés à destination des professionnels, marchés au sein desquels le fermier va vendre ses feuilles de thé. A Shizuoka, il faut se lever tôt et être introduit pour assister à la vente de l’aracha ou thé brut, par les fermiers. Les acheteurs sont des négociants, parfois fermiers eux-mêmes, qui vont à nouveau faire subir différentes épreuves auxdites feuilles avant de les proposer selon un classement par grade, et en fonction de la demande de leurs clients. Les échanges se font sans bruit, on goûte et ensuite on négocie de la façon la plus discrète qui soit, à l’aide de bouliers.

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